Extrait du rapport "Par ailleurs, le cinéma est un divertissement...
propositions pour le soutien à l’action culturelle dans le domaine du cinéma"
| Alain Auclaire Novembre 2008 |
propositions pour le soutien à l’action culturelle dans le domaine du cinéma"
| Alain Auclaire Novembre 2008 |
Dans la plupart des réflexions que l’on entend à propos du cinéma reviennent deux leitmotivs. Ainsi rappelle-t-on à tout propos que « le cinéma est une industrie », ainsi que l’a écrit André Malraux. On dit aussi que l’économie du cinéma est une économie de l’offre, pour signifier que le « marketing » y est illusoire puisque nul n’a jamais pu anticiper avec certitude l’accueil d’un film par le public.
Pour ce qui est de la célèbre formule de Malraux, il ne faut pas oublier qu'elle ne fait que terminer sans conclure quelques feuillets, - lui-même parlera par la suite de « notes » -, publiés en 1946 sous le titre : « Esquisse d’une psychologie du cinéma ». Il identifie le cinéma à la création de fiction et soutient l’idée que le cinéma est l’art contemporain par excellence, dont il compare le rôle à ce que fut celui du roman au XIXe siècle. Mais il parlera aussi de « machine à rêve », ou « d’industrie du rêve », pour souligner le danger d’une dépendance trop exclusive à l’argent. Ainsi l’accent a-t-il été mis d’emblée sur la position singulière du ministère de la culture à l’égard du cinéma : son intervention s’articule entre la puissance créative que possède le cinéma, et l’attraction du marché. C'est sur ce point que s'exercent les forces contradictoires qui font de la production cinématographique un domaine de création et d’investissement financier, de la diffusion du film un marché en même temps qu'un instrument de culture, du public un ensemble de consommateurs et de spectateurs actifs. C'est aussi pourquoi l'éducation au cinéma, donc à la compréhension des images, est un enjeu de société que seule l’alliance des opérateurs culturels et des collectivités publiques peut traiter dans toute son ampleur.
Quant aux incertitudes de l’économie de l’offre, elles ne tiennent pas à l’indifférence du public, mais rappellent que celui-ci est imprévisible, qu’il se lasse très vite des recettes les plus éprouvées et qu’il demande toujours plus d’invention et de création.
Par ailleurs, le cinéma est un divertissement...