Rapport Auclaire intégral (source CNC)


vendredi 6 février 2009

C.IV • 2.6 • La transmission du cinéma repose sur la formation des intervenants

Extrait du rapport "Par ailleurs, le cinéma est un divertissement...
propositions pour le soutien à l’action culturelle dans le domaine du cinéma"
| Alain Auclaire Novembre 2008 |

Proposition n°21 : Définir et mettre en œuvre un programme national de formation de formateurs à l'image et à l'éducation au cinéma.


Les mesures d'encouragement à l'éducation au cinéma portent sur des dispositifs qui s'inscrivent dans le système scolaire. La question de la sensibilisation et de la formation du personnel enseignant, ainsi qu’à un moindre degré des gestionnaires des établissements, est donc cruciale pour tout projet de développement. On a vu précédemment d'une part que de nombreux enseignants marquent leurs hésitations face aux choix de films qui leur sont proposés, d'autre part que des formations spécifiques sont prévues mais ne sont pas généralisées ni suffisamment suivies.

Le projet peut se développer selon cinq axes :

- Accroître les effectifs de formateurs. Cet objectif implique sans nul doute une extension des possibilités de certification complémentaire déjà accessibles aux enseignants au niveau des académies. Dans une perspective plus lointaine, il y a sans doute lieu d'ouvrir de nouvelles sections spécialisées dans certains lycées, et de nouvelles options facultatives, susceptibles de déboucher sur des formations universitaires spécialisées. On remarquera à cet égard que la création d'un CAPES ou d'une agrégation n'ayant pas été retenue, les formations supérieures actuelles sont principalement orientées vers l'entrée dans les professions du cinéma et de l'audiovisuel, et sans doute pas assez vers les métiers de la formation dans ces domaines, alors que les besoins ne peuvent que s'accroître.

- Poser en condition préalable que toute action entreprise dans le cadre de l'un des trois dispositifs soit précédée d'une formation pour les enseignants participants. Cela suppose d'une part que ces formations soient systématiquement inscrites aux Plans académiques de formation établis par les rectorats, d'autre part que les questions de remplacement et de frais de participation, notamment les transports puissent être pris en charge. Ces mesures pourraient être reprises dans la circulaire commune Éducation nationale/Culture qui a été préconisée précédemment.

- Mobiliser les institutions culturelles du cinéma, écoles et cinémathèques, mais aussi départements spécialisés des universités, pour développer des cycles de formation des enseignants à la culture cinématographique. À cet effet les conventions d'objectifs conclues entre ces établissements et les ministères de l'Éducation nationale et de la Culture devraient comporter les engagements et les moyens nécessaires.

- Faciliter l'engagement dans les actions de formation des structures régionales ou locales de coordination, ou des associations régionales spécialisées, en élargissant leurs missions et en leur permettant de faire plus largement appel aux professionnels du cinéma. L'obstacle à franchir n'est pas ici le défaut de motivation des professionnels, mais bien les obstacles à leur emploi, soit par manque de ressources budgétaires, soit en raison des limitations existantes pour l'engagement sous le régime du CDI d'usage des salariés relevant du régime du spectacle. Dans le cadre des négociations à venir en cette matière, il serait utile de permettre aux structures intervenant dans les dispositifs, notamment aux Pôles régionaux, de pouvoir conclure ce type de contrat sans en être empêchées soit par leur numéro de code d'activité, soit par le numéro d'objet.

- Développer les pôles régionaux de ressources. Actuellement au nombre de quatre (Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Toulouse), leur nombre pourrait être doublé, de manière à couvrir le territoire de manière mieux équilibrée. En même temps, il conviendrait de préciser leur articulation avec les pôles régionaux d'éducation à l'image ainsi qu'avec les coordinations régionales et départementales, afin d'éviter les superpositions possibles de leurs interventions. Un tel programme peut être considéré comme lourd et complexe, mais quitte à le développer progressivement, il doit être considéré comme une exigence au moins aussi importante que l'association des collectivités locales et des professionnels. Du point de vue budgétaire, c'est même certainement l'action qui doit être prise en charge en priorité.